Comment améliorer le système de santé ?
Colloque Harvard Université, Août 2003.
Diminuer les coûts de la Santé et améliorer la qualité : double souci des deux côtés de l’Atlantique. « L’Erreur est humaine : construisons un système plus sûr « , tel est l’appel que lançait en 1999, aux USA, l’Institut de médecine. On y apprenait avec stupéfaction que l’erreur médicale tuait plus que les accidents de la route. Devant les démonstrations scientifiques qui se sont multipliées, plus aucun Américain n’est surpris du taux d’erreurs médicales. L’accord général sur la nécessité de mettre fin à cet état de fait menait à rechercher des solutions. Un deuxième consensus est en train de se forger aux Etats-Unis : l’amélioration de la qualité passe obligatoirement par la systématisation des processus.
Sous l’égide des nombreuses institutions américaines, dont AHRQ pour les guidelines, JCAHO pour l’accréditation, NPSF pour la sécurité des patients, s’est déroulé à Harvard du 24 au 27 août 2003 le Colloque de la Qualité. Deux exposés magistraux en expriment l’essentiel, ceux de George Halverson, PDG de la Kaiser Foundation, le plus grand organisme de soins à but non lucratif (8 millions de patients) aux Etats-Unis, et de Harvey Fineberg, président de l’Institute of Medicine, branche médicale de l’Académie des Sciences. L’un et l’autre constatent l’insuffisance actuelle en qualité et confirment la nécessité de mettre en place un système fondé sur la standardisation des performances.
D’après des études que cite le Dr Halverson, 45 % de patients chroniques reçoivent des soins inappropriés, non conformes aux bonnes pratiques ; 125 000 décès par an sont dus à la non observance des prescriptions ; le coût annuel des erreurs médicamenteuses s’élève à $177 milliards. Le Dartmouth Atlas des données de Medicare (système fédéral d’assurance sociale pour les plus de 65 ans) est éclairant par ses analyses régionales : pour des patients comparables, les pratiques médicales varient selon la géographie et non pas selon les données scientifiques. On trouve des écarts « géographiques » de 300 % pour les pontages cardiaques et de 400 % pour les admissions en soins intensifs. Un même patient, en termes d’âge, sexe, race, coûte $8400 par an à Miami et $3400 à Minneapolis (correction faite du coût local des services).
Fineberg confirme : 770 000 patients par an sont affectés par des adverse events aux États-Unis, selon une étude de l’AHRQ en 2001. McGlynn & coll. (NEJM, 2003) ont étudié la prise en charge de 30 pathologies chez 6700 patients : 46 % sont soignés de façon inappropriée ; 11 % reçoivent des traitements potentiellement nocifs.
Solution ? Puisque, au vu de ces données, le système de soins américain n’en est pas un, il y a urgence à mettre en place des outils de systèmatisation. La fondation Kaiser a commencé à s’équiper d’un dossier électronique intégrant guidelines et suivi des résultats. Sur 2003-5, elle investit en infrastructure informatisée environ 2 milliards de dollars. Sa filiale de l’Ohio, en introduisant des rappels informatisés auprès des médecins, a réduit de 50 % les taux de mortalité des patients cardiaques,
Comme Halverson, Fineberg est d’avis que la cause des erreurs est moins dans les individus que dans l’organisation du système. Ses recommandations sont celles du gouvernement fédéral : meilleure diffusion de l’EBM, dossier électronique, rémunérations basées sur la qualité, gestion des priorités par groupe de pathologies.
Retenons cette citation du Dr. Fineberg :
« Plutôt que de penser que notre système de soins est fondamentalement bon et cependant générateur d’erreurs, nous devrions penser que tout système produit les résultats inhérents à sa conception. Si nous voulons des soins sans erreur, nous devons concevoir et mettre en œuvre des systèmes capables de protéger contre l’erreur.«
Cris et chuchotements médicaux : le blog
- Mutuelles et ostéopathie : Une dépendance à stopper, oui, oui !A l’image il y a quelques années des homéopathes, voici les ostéopathes sur la sellette. Ils sont très secoués par le rapport récent du sénat qui épingle les hausses de tarif des mutuelles et suggère que celles-ci pourraient ne plus prendre en charge les pratiques dites de médecine douce, qui ne sont pas, comme on... […]
Santé au travail en Suisse
- Examen médical en cas de travail de nuit En Suisse, toute personne qui travaille au moins 25 nuits par an, a droit, si elle en fait la demande, à un examen médical et aux conseils qui s’y rapportent. Lorsque le travail de nuit est exercé dans certaines circonstances telles que l’entend l‘article 45 de OLT1, la surveillance médicale devient obligatoire : cela concerne notamment […]
Cancer Rose
- HISTOIRE DES THEORIES DU CANCER : OÙ EN EST-ON ?Dr A.Lexa, toxicologue, propose deux articles sur la cancérogénèse, l’histoire, les théories et les origines du cancer : HISTOIRE DES […]
Santé au travail en France
- Médecines complémentaires : fiabilité, prise en charge ? La médecine conventionnelle s’est souvent opposée aux médecines complémentaires. Mais les pratiques médicales ont évolué et ces médecines alternatives sont désormais considérées comme un complément à la médecine traditionnelle. On tend désormais à les associer pour constituer ce que nous appelons la médecine intégrative. Tout un chacun cherche de plus en plus à contrôler sa […]
Cancer Contribution
- HAD, une grande inconnueL'Hospitalisation à Domicile (HAD) est une alternative encore méconnue pour les personnes atteintes de cancer. Pourtant, elle permet à de nombreux malades de recevoir des soins de haute qualité sans quitter le confort de leur domicile. Ce virage ambulatoire, bien qu’avantageux à plusieurs niveaux, reste souvent mal compris, tant par les patients que par leurs […]
Doctor 2.0
- Enquête 2024 : Vos attentes concernant les événements e-santé #FestiComSanté et Basil StrategiesGrâce au nouveau partenariat entre Basil Strategies et le Festival de la Communication Santé, qui vient s’ajouter à notre relation proche de longue date, nous sommes heureux de vous inviter ... Lire la suite The post Enquête 2024 : Vos attentes concernant les événements e-santé #FestiComSanté et Basil Strategies appeared first on Doctors 2.0.
Visites médicales du permis de conduire
- Médecins agréés permis de conduire : assises nationales à Paris 6 décembre 2024Les médecins agréés pour les permis de conduire se retrouveront le 6 décembre 2024 à Paris pour échanger sur différents thèmes à propos de la santé et l’aptitude à la conduite. Ces journées nationales sont également l’occasion de faire le point sur d’autres sujets tels...
Suite logicielle FreeMedForms
- Une erreur est survenue, le flux est probablement indisponible. Veuillez réessayer plus tard.
Zeblogsanté
- Faut-il tordre le cou à l’Intelligence Artificielle ?Le débat éthique sur l’intrusion de l’Intelligence Artificielle dans nos vies, amène immanquablement à cette question : « Qu’est ce qui est de l’IA, et qu’est-ce qui n’en est pas ? » On peut penser que cette question ne doit agiter que les spécialistes du domaine. Il n’en est rien, car dans des domaines aussi actuels etLire […]
Soutenir la mission de l'association :
promouvoir l'usage des NTIC au service des patients, de la médecine et de la santé.